Patti Miller sur le ministère en contexte urbain
Session plénière du mercredi soir lors du Congrès général au Palais des congrès de Montréal le 4 mai 2016
Patti Miller (à droite) et son interprète Roxanne Ippolito parlent des joies et des défis du ministère urbain.
J’aime les villes! J’aime la vie en ville, la diversité des villes, la texture des villes. Regarder un mur de brique contre un ciel bleu!
Nous avons 83 nationalités dans notre église. Des riches, des pauvres, des nouveaux arrivants au Canada.
Quelque 100 000 étudiants vivent à deux pas de mon bureau. Il y a les citadins, les banlieusards et tous les autres entre les deux.
Montréal est tout à fait différente d’Hamilton et de Toronto. Les sans-abri y sont bien plus visibles que ce que j’ai connu ailleurs. Les villes sont toutes différentes. Même les différents quartiers d’une ville peuvent être différents. Et les divers ministères urbains travaillent dans des contextes différents. C’est à nous de nous adapter au fur et à mesure.
Mais ces ministères ont des points communs. En voici trois :
1) Le ministère urbain est désordonné. Il n’est pas efficient. Tant de gens divers entassés dans si peu de place! Plus de gens en mois d’espace. Donc moins d’intimité – en fait, il se peut que personne ne sache qui vous êtes vraiment. Les marginaux sont désordonnés… ils prennent plus de temps. Je rencontre des gens qui vivent des choses auxquelles je n’ai jamais été confrontée. Ils ont besoin de quelqu’un qui leur dit qu’ils comptent. Qu’ils ont de la valeur en tant que personnes. Mais le ministère urbain est plutôt désordonné.
2) Le ministère urbain est souvent complètement fauché. Tout est cher en ville. Logement, stationnement, entretien d’un bâtiment coûtent plus cher en ville. Les plus anciens bâtiments d’église sont dans les villes. Et beaucoup d’entre eux ont été quasiment abandonnés quand tout le monde est parti vers les banlieues. Ils ont donc besoin de plus de réparations et de travaux qui coûtent plus cher. Les loyers sont bien plus élevés que vous ne pensez. Et si vous avez les moyens d’acheter un local, les villes sont réticentes à dézoner au profit d’un lieu de culte. Cela ne rapporte pas de taxes, et les changements culturels sont tels qu’il n’y a plus de pression pour accorder un changement de zonage. Nous avons commis une erreur en quittant les centre villes – il n’est pas si facile d’y revenir. Les pasteurs qui veulent vivre là où ils exercent doivent donc choisir entre un logement abordable ou un logement décent, mais ce ne sera pas les deux. Et donc la plupart font la navette.
3) Le ministère urbain est risqué. Toutes les questions et les débats de société commencent dans les villes. Questions sur la sexualité, les religions et la justice. Questions sur le multiculturalisme. Et les pasteurs doivent y répondre tout de suite, avant que des livres soient publiés avec les réponses appropriées. Tant de réponses déterminent très vite ma réputation – le fait que je sois perçue comme intolérante, accueillante ou non pertinente. Vous êtes obligé de vous impliquer avant même que vous vous y sentiez prêt. Jésus a quitté les 99 brebis pour en rechercher une seule. La réalité est qu’il est plus facile et plus rassurant de travailler avec la majorité, et de laisser aller la centième. Mais les églises urbaines sont pour les « centièmes ». Tant de « centièmes » sont perdus et errent sans trouver leur place parmi la majorité. Ils sont précieux aux yeux du Dieu Tout-puissant. Et Dieu aime la ville. Jésus est mort pour ceux qui habitent les villes. Et le Saint-Esprit est à l’œuvre dans les villes. L’église doit absolument rester dans les villes. Et elle doit demeurer pleinement engagée au cœur même de la ville.
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Photo par Leslie Ghag. © Les Assemblées de la Pentecôte du Canada 2016