Kevin Sawatsky sur la revitalisation de l'église rurale
Session plénière du mercredi soir lors du Congrès général au Palais des congrès de Montréal le 4 mai 2016
Kevin Sawatsky (à droite) et son interprète Rudy Moley parlant de vitalité missionnelle.
Voici un extrait de Tenaces, le livret-cadeau 2011 des APDC dans lequel Kevin partageait en détail son expérience.
Ma femme et moi ne le savions pas à l’époque, mais notre départ pour la Saskatchewan allait être le début de quelques-unes des années les plus passionnantes de notre ministère.
Beaucoup de nos petites églises de campagne dirigées par un seul pasteur sont en grand danger de fermer leurs portes si elles ne l’ont pas déjà fait ces dernières années. Il y a quelques années, il semblait bien que Lanigan Pentecost Church (LPC), comme on l’appelait alors, faisait partie de ces assemblées qui n’avaient plus que quelques années à vivre. Implantée dans les années 60, LPC avait été démarrée parmi tant d’autres à travers le Canada par des gens remplis de l’Esprit et passionnés pour le grand ordre de mission. Des missionnaires dans l’âme bien avant que le sujet ne soit devenu populaire. Nous devons tant à ces pionniers!
Quand nous avons rejoint cette belle et fidèle assemblée rurale en juillet 2002, nous ressentions que l’église avait le sentiment d’avoir vécu ses meilleurs jours. Bien qu’elle ait été dirigée par d’excellents pasteurs au fil des ans, la plupart des membres étaient maintenant âgés, tout en étant demeurés fidèles au long de toutes ces années. Il y avait très peu de familles avec de jeunes enfants. En fait, quand on demandait à quoi pouvait ressembler l’avenir de l’église dans dix ans, plusieurs membres dirent qu’ils pensaient qu’elle allait fermer ses portes. Gloire à Dieu car nous avons presque atteint ces dix années, et les portes de cette église fidèle sont loin d’être fermées. En fait, la « famille » est redevenue une église dynamique, multi-générationnelle et en pleine effervescence!
Des nouveaux en franchissent souvent les portes. Beaucoup sont venus et continuent de s’ajouter à ceux qui ont donné leur vie à Christ, et il existe une soif renouvelée de voir l’Esprit faire ce qu’il désire en nous et à travers nous. En 2007, LPC a même réalisé un projet de construction qui a permis d’ajouter 6 400 p.c. au bâtiment originel, le Seigneur ayant pourvu de façon remarquable. En 2008, quarante ans après l’inauguration du premier bâtiment, les croyants ont consacré ce nouvel édifice au Seigneur! C’est un jour nouveau pour cette église rurale.
La vaste majorité de nos églises APDC sont dans des contextes ruraux. Davantage d’entre nous peuvent vivre un tel renouvellement si nous invoquons Dieu collectivement – que le cadre de notre ministère soit urbain ou rural – afin qu’il nous accorde sa sagesse, sa vision et qu’il rajeunisse ces églises. Autrement, je crains bien que notre impact pour le Royaume s’affaiblisse de plus en plus dans les années à venir.
Voici juste deux leçons que Dieu nous a apprises pendant cette aventure étonnante et souvent très difficile.
Leçon no 1 : Le prix à payer pour inverser la vapeur est élevé… mais payez-le quand même!
Les récompenses à voir ce revirement de situation à LPC devenir une réalité sont formidables, mais le prix que ces bien-aimés ont dû payer a été élevé! Je tiens à honorer le groupe originel de cette église qui a accepté de discuter honnêtement de la situation de leur église avec le désir de voir les choses changer. Ces amis savaient que, pour que leur église atteigne la génération montante et une culture qu’ils ne comprenaient pas vraiment – et n’aimaient pas – avec le message de Christ, il leur fallait tout changer. LPC était prête à changer, et c’est ce qui s’est passé – même le nom de l’église. Oh, comme ils ont prié, travaillé, donné et fait de sacrifices! Je loue Dieu pour leur désir, leur passion et leur détermination à se laisser déranger dans leur confort dans leur propre église afin de voir des gens venir à Christ. Dieu les a honorés en retour!
Leçon no 2 : Il nous a fallu changer notre focus du dimanche aux jours de la semaine.
LifePoint (nouveau nom de l’église) a demandé au Seigneur comment atteindre notre communauté et notre région de façon pertinente sur le plan culturel. Il commença alors à nous ouvrir les yeux quant au besoin d’un lieu où les parents de jeunes enfants pourraient se retrouver. Avec de longs hivers et aucun endroit où aller dans la région où les parents puissent laisser courir et jouer leurs enfants, nous savions que nous pouvions aider. Notre église, comme beaucoup d’autres, restait vide presque toute la semaine. Nous avions un vaste espace que nous n’utilisions que quelques heures par semaine pour nos cultes du dimanche. Nous avons donc transformé le « sanctuaire » en une aire de jeux appelée « LifeLand ». Chaque semaine, nous empilons nos chaises et installons une aire de jeu intérieure, ouverte et gratuite pour tous pendant les mois d’hiver. Tout le monde n’aimait pas l’idée de voir des enfants et des parents courir partout, sauter et même jouer au hockey en salle dans « la maison du Seigneur ». Certains ont même considéré que c’était un sacrilège. Pourtant, l’année passée, nous avons eu environ 1 000 visiteurs en mi-semaine entre novembre et avril. Nous offrons à présent un cours pour les parents sur 10 semaines et une étude biblique pour les mamans pour un groupe né des nouvelles relations qui se sont tissées. Que Dieu en soit béni!
Ma prière est que toutes nos petites églises rurales deviennent vivantes et soient en bonne santé dans les divers contextes où elles se trouvent. Dieu désire nous utiliser dans sa mission qui vise à changer le monde. Notre Seigneur aime entendre des requêtes de prière d’envergure, pleines de foi, d’urgence, et qui en coûtent à ceux qui les expriment; des prières afin de le voir agir en nous et à travers nous. Le changement est inévitable. Ma prière est que nous prenions tous les risques de foi auxquels il nous appelle.
Le Rév. Sawatsky a aussi partagé ces pensées avec les délégués présents lors de la session plénière du mercredi soir :
« Dieu nous a ouvert les yeux et nous a mis à cœur toutes les localités, villes et villages dans un rayon d’une heure autour de nous, la plupart sans témoignage chrétien. Nous avons commencé à prendre la responsabilité spirituelle de cette communauté. »
« Aussi bonne que soit votre église, les Canadiens sont fiers de la ville dans laquelle ils vivent. [Ils ne vont pas faire un détour pour aller à l’église là où vous vous trouvez.] Mais si vous commencez à vous montrer dans leur ville et leur communauté, il se pourrait bien qu’ils viennent. »
« Les petites églises (100 et moins) sont la colonne vertébrale des APDC. Allez! Vous, les plus de 67 % d’églises en dessous de 100 membres! Vous lèverez-vous pour implanter une église dans un endroit qui n’en a pas? »
« Nous avons vu plus de 5 000 personnes franchir nos portes pour voir jouer leurs enfants. Je pourrais passer des heures à vous raconter le coût personnel que ma famille a dû payer. Les cinq ministères ont été donnés pour équiper les croyants en vue de l’œuvre du ministère. Le coût est élevé et le restera. Mais nous avons un impact pour le Royaume. Certes, nous avons des délais impossibles à respecter et oui, nous sommes fatigués. Mais Dieu appelle les églises de moins de 100 membres à travers le Canada à faire une œuvre pionnière. »
Cliquez ici pour en savoir plus sur Kevin Sawatsky.
Photo par Leslie Ghag. © Les Assemblées de la Pentecôte du Canada 2016