Avis de recherche : Bons bergers
J’ai remarqué, alors que nous reprenons nos activités publiques, que le besoin d’aide dans divers milieux de travail est criant. Des restaurants aux aéroports, il y a des offres d’emploi partout. Il faut faire preuve de patience et ne pas réagir lorsque le service est plus lent, qu’un vol est retardé, qu’un ouvrier qualifié ou qu’un certain article n’est pas disponible avant quelques semaines.
Au niveau des dirigeants dans la vie de l’Église occidentale, y compris au Canada, on reconnaît également que nous avons besoin d’une nouvelle vague de leadership. Les structures continuent à évoluer pour accueillir les personnes appelées au ministère comme « seconde carrière », ainsi que les nouveaux arrivants d’autres pays qui ont manifestement une expérience en leadership.
En outre, nous reconnaissons qu’il est nécessaire qu’une jeune génération de femmes et d’hommes découvre l’appel de Dieu sur leur vie et soit outillée pour diriger le peuple de Dieu comme le Seigneur de l’Église nous le demande clairement. Tout en continuant à respecter l’appel adressé à chaque croyant en tant que disciple de Jésus, nous valorisons le développement du leadership et y investissons par le biais de nos collèges, séminaires et autres moyens de développement du ministère.
Il est crucial, à une époque comme celle-ci, que nous précisions ce que nous attendons des leaders spirituels. Il existe une tendance qui consiste à faire une liste des différents modèles de leadership que nous voyons dans notre culture, puis à espérer que ces prototypes soient ceux des pasteurs, des ouvriers missionnaires et des leaders de ministères spécialisés. Les attentes à l’égard d’un pasteur ou d’un ministre peuvent aller de PDG, coach, conférencier motivateur ou aumônier familial à leader présidentiel et visionnaire doté de toutes les compétences. Comme je l’ai souvent rappelé aux conseils d’administration des églises et des ministères : « Un seul leader avait toutes les compétences, et nous l’avons crucifié! »
Je nous invite tous à nous inspirer du modèle biblique qui nous aide le mieux à définir les attentes que nous avons à l’égard de nos leaders spirituels dans le contexte actuel. Il s’agit de la métaphore du leadership la plus couramment utilisée dans les Écritures – « le leader berger ».
Tout d’abord, le « roi berger » est la métaphore qui est souvent utilisée pour désigner le leadership de notre Dieu : « …le Dieu qui a pris soin de moi comme un berger depuis que j’existe et jusqu’à ce jour » (Genèse 48.15, BDS) et « L’Éternel est mon berger… il me dirige… il me conduit… » (Psaume 23.1-3 SG21).
En vertu de l’autorité et du caractère du Seigneur, il appelle les leaders à être les bergers de son peuple : « Je vous donnerai des bergers selon mon cœur, et ils prendront soin de vous avec la connaissance et le discernement nécessaires. » (Jérémie 3.15). Ces bergers comprenaient non seulement les sacrificateurs, mais aussi les prophètes et les rois. En d’autres termes, la fonction de berger couvre tous les dons de leadership octroyés par Dieu. Aujourd’hui, nous devrions attendre de tous ceux qui servent avec des dons apostoliques, prophétiques, pastoraux, d’enseignement ou d’évangélisation qu’ils le fassent en tant que leaders bergers sous l’autorité du Grand Berger.
Le Psaume 78.70-72 décrit David selon les trois caractéristiques des leaders bergers.
Leur appel de Dieu est clair.
« Il a choisi David… »
Dans le passage de Jérémie, Dieu dit : « Je vous donnerai des bergers… »
Avec l’appel, il faut aussi le caractère.
« David les a dirigés avec un cœur intègre… »
Dans le passage de Jérémie, le Seigneur donne « des bergers selon mon cœur. »
L’appel et le caractère dans la vie d’un pasteur ou d’un responsable de ministère doivent être accompagnés de compétences.
De David, il est dit qu’il « les a guidés avec des mains habiles. »
Le Seigneur donne des bergers qui « prendront soin de vous avec la connaissance et le discernement nécessaires. »
Malgré la réalité humaine où les leaders humains échouent si souvent, Dieu répond par une promesse d’être lui-même le Grand Berger et d’appeler des leaders bergers pour le peuple de Dieu. Dans Ézéchiel 34, l’échec des bergers est constaté : « Malheur aux bergers d’Israël qui ne prennent soin que d’eux-mêmes! » (v. 2). Pourtant, la réponse du Seigneur est claire : « Je veux prendre soin d’elles avec équité » (v. 16); « Je vais mettre à leur tête un seul berger... » (v. 23).
Ce « seul berger », l’ultime Bon Berger – Jésus, le Fils de Dieu – vient vivre parmi nous.
En Jean 10, Jésus proclame : « Je suis le bon berger » (v. 11). Il est celui qui cherche les brebis perdues, qui ne les maltraite pas, qui n’abuse pas d’elles, qui se tient entre elles et leurs ennemis. Il donne sa vie pour les brebis. Le service sacrificiel est l’ADN du leadership du royaume.
Après la résurrection, Jésus donne un mandat aux leaders bergers, en commençant par Pierre. Le message est clair : si vous l’aimez, vous paîtrez les brebis dont il prend soin (Jean 21.15-17). Le bâton du bon berger est transmis par Jésus à chaque leader berger qui équipe l’église avec compétence et sacrifice dans le contexte où il est appelé.
« Voici donc les recommandations que j’adresse à ceux qui sont anciens parmi vous, moi qui suis ancien comme eux, témoin des souffrances de Christ et participant de la gloire qui doit être révélée : prenez soin du troupeau de Dieu qui est sous votre garde en veillant sur lui non par contrainte, mais de bon gré, selon Dieu. Faites-le non par recherche d’un gain, mais avec dévouement, non en dominant sur ceux qui vous sont confiés, mais en étant les modèles du troupeau. Ainsi, lorsque le souverain berger apparaîtra, vous recevrez la couronne de gloire qui ne perd jamais son éclat » (1 Pierre 5.1-4).
Je prie pour que Dieu garde ce noble appel « brûlant » en ceux qui sont appelés à « prendre soin du troupeau de Dieu », et qu’il les bénisse de son caractère alors qu’ils s’engagent à diriger le peuple de Dieu avec humilité et compétence.
Je conclurai par un hommage personnel. Je suis extrêmement reconnaissant d’avoir eu pour premier pasteur, et toute ma vie durant, le révérend Robert W. Taitinger. Le pasteur Taitinger, même s’il était plus à l’aise avec le nom « Bob », était l’incarnation du berger du troupeau de Dieu selon 1 Pierre 5.
Il a été le premier pasteur de notre famille, mes parents ayant renouvelé leur engagement à suivre le Seigneur pendant son ministère et celui de Shirley au Central Pentecostal Tabernacle d’Edmonton. Semaine après semaine, même en tant qu’enfant d’âge scolaire, mon attention diminuait rarement lorsque j’entendais le pasteur Taitinger prêcher et enseigner. Un dimanche, son sujet était la nécessité d’une vie pleinement consacrée. Alors que la réunion touchait à sa fin, il a demandé des volontaires pour aider à construire un nouvel outil d’évangélisation, « l’arbre de Noël chantant ». La main de mon père s’est immédiatement levée, pas seulement pour construire un arbre, mais en réponse à l’appel de l’Esprit tout au long du message. Il avait besoin de consacrer pleinement sa vie à Jésus. De ce jour jusqu’à sa mort, la vie de mon père a été caractérisée par le respect de cet engagement.
Chaque semaine, de mes sept ans jusqu’à mes 13 ans, j’ai eu pour modèle la vie d’un vrai berger en la personne du pasteur Taitinger. Comme des milliers d’autres personnes peuvent en témoigner, il connaissait nos noms. Il connaissait mon nom! Il s’abaissait au niveau de mes yeux et cherchait sincèrement à savoir comment j’allais. Je n’étais qu’un enfant, mais il m’a fait sentir que j’étais important et aimé.
Il prêchait la Parole et était passionné par la présence de l’Esprit. Un dimanche, il s’est arrêté au milieu de son message et a appelé toute l’assemblée à prier pour la présence et la puissance de l’Esprit. Personne n’est parti. Il était visiblement chargé d’un fardeau et d’une tristesse pour ceux qui ne connaissaient pas Jésus. C’est grâce à cette passion, que d’autres partageaient avec lui, que Central a ouvert des écoles du dimanche dans toute la ville d’Edmonton, y compris celle où je suis venu à la foi.
Durant cette période, l’Esprit m’a clairement fait comprendre que j’étais appelé à être un berger du troupeau de Dieu – attentif, vigilant, disposé et prêt à servir avec humilité. Tout comme mon pasteur.
Tout au long de ma vie et de mon ministère, le pasteur Taitinger a été pour moi un modèle de ce que sont le cœur et la vie d’un berger du peuple de Dieu. Lui et Shirley n’ont cessé de prier pour moi et m’ont soutenu à chaque étape de mon ministère, en particulier en tant que Surintendant général, un appel qu’il connaissait bien.
Ils vont tous deux me manquer énormément.
Seigneur de la moisson, je prie pour que de nombreux « leaders bergers » soient suscités dans l’église canadienne. Accorde-moi, ainsi qu’à d’autres qui ont reçu ce noble appel, de donner humblement l’exemple du privilège que nous avons d’être tes sous-bergers du peuple de Dieu. Puissions-nous inspirer plusieurs jeunes femmes et jeunes hommes à répondre à ton appel comme l’ont fait tes serviteurs, Robert et Shirley Taitinger. Comme eux, puissions-nous être trouvés fidèles. Amen.
Cet article a été écrit par David Wells, surintendant général des Assemblées de la Pentecôte du Canada. Cet article a été publié dans l’édition d'été 2022 de testimony/Enrich, la publication trimestrielle des Assemblées de la Pentecôte du Canada. ©2022 The Pentecostal Assemblies of Canada. Visitez www.testimonyenrich.ca.
Photo du Rév. Robert et Shirley Taitinger par Leslie Ghag © APDC.