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UNE FOI QUI COÛTE : LE DON PRÉCIEUX DE PRENDRE PART AUX SOUFFRANCES DE CHRIST

Par Gord D. et G.P.

« Est-il possible d’incarner une foi chrétienne personnelle sans accepter de courir un certain risque personnel, et suis-je obligé de prendre part aux souffrances de Christ? »

« Je veux connaître Christ, la puissance de sa résurrection et la communion à ses souffrances… » (Philippiens 3.10, traduction libre)

« Nous donc aussi, puisque nous sommes entourés d'une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance l'épreuve qui nous est proposée. Faisons-le en gardant les regards sur Jésus, qui fait naître la foi et la mène à la perfection. En échange de la joie qui lui était réservée, il a souffert la croix en méprisant la honte qui s'y attachait et il s'est assis à la droite du trône de Dieu. » (Hébreux 12.1-2) 

  

En tant que chrétiens évangéliques, nous parlons souvent de notre foi personnelle. Nous avons nous-mêmes pris la décision de suivre Christ, c'est donc effectivement une foi bien personnelle. Mais que pensions-nous que cela signifie ou ne signifie pas pour nous individuellement? Cette foi est-elle quelque chose que nous pensons posséder? Et cela signifie-t-il que nous devons définir son impact sur notre propre vie? Ou bien le don précieux de cette foi chrétienne nous est-il donné avec un ensemble de paramètres définis par Jésus, où la transformation promise est liée à l'acceptation du risque comme faisant partie du « paquet »?   

Alors que vous méditez là-dessus, considérez ce témoignage authentique et actuel :

Élevé dans le foyer croyant d'une famille musulmane privilégiée dans un État islamique fondamental, Ahmed a suscité toute une inquiétude lorsqu'il a opté pour la foi chrétienne. En troisième année d'université, il a commencé à visiter la maison d'un homme d'affaires dont il souhaitait rencontrer la fille. Un soir qu'il était en visite, il a remarqué que son hôte regardait le film Jésus, et Ahmed l'a rejoint. Ahmed a été très surpris et a interrogé l'homme au sujet du film. Cette nuit-là, Ahmed a fait un rêve dans lequel Jésus apparaissait et lui parlait. Il ne comprenait pas ce que cela signifiait, et cela occupa constamment son esprit. Puis cela s'est reproduit. Après avoir vécu le rêve une troisième fois, il a commencé à interroger cet homme d'affaires sur le prophète Isa (Jésus), tout en réprimandant l'homme pour l'avoir exposé à ce film interdit. Son ami l'a encouragé à poursuivre ses recherches et a ensuite présenté Ahmed à un autre homme. Ce deuxième homme répondit à ses questions de manière si approfondie qu'Ahmed décida de suivre Jésus. Lorsque sa famille en a entendu parler, Ahmed a été accosté et menacé par des hommes qui lui ont mis une machette sur la gorge, lui laissant une cicatrice. Sur le point d'être arrêté et emprisonné, un frère aîné est intervenu, et Ahmed a pu s'échapper de son pays natal. Alors qu'il était disciple de sa nouvelle foi, il commença lui-même à faire des disciples de personnes en recherche de sa propre nation. Au cours des années qui suivirent, de nouveaux croyants traversèrent parfois la frontière pour le rencontrer. Parfois, Ahmed prenait le risque de retourner dans son propre pays, en y faisant des disciples secrètement pour qu'ils approfondissent leur foi. Au début de l'année, alors qu'il était en train d'enseigner plusieurs hommes, ils ont tous été découverts et arrêtés. Au dernier rapport, Ahmed était en attente de son procès dans son pays natal, sa femme et ses enfants étant laissés dans un autre, mais il y avait un espoir qu'on lui fasse preuve de clémence[1].

Que dire d'une foi qui nous est commune, qui a tant coûté à Ahmed et qui nous coûte si peu? Une des évidences de la foi est que des millions de disciples comme Ahmed risquent leur vie chaque jour pour suivre ce Jésus en qui ils ont eu confiance en tant qu'Ami et Sauveur. Nous pouvons penser des choses similaires sur notre cheminement dans la foi, mais notre réalité est profondément différente. La plupart des croyants persécutés dans notre monde ont peu d'expérience théologique sur laquelle fonder leur confiance spirituelle, mais ils courent de leur plein gré le risque d'obéir à Christ, même si cela peut s’avérer difficile. Ils choisissent de remettre leur vie entre ses mains, une décision qui les place au-delà de la sécurité personnelle[2]. Pour eux, c'est la vie chrétienne normale. Ils se reposent sur le fait que Jésus les a fait siens et a promis de les garder, sans condition. Cependant, pour une foi considérée comme personnelle dans des contextes plus sûrs, il n’en est pas moins vrai qu'il y a des conditions à remplir - ou nous ne parlerions pas de chrétiens en danger comme souffrant ou étant persécutés. Une foi définie par l'idée qu'il nous appartient d’être nous-mêmes en contrôle rejette facilement ce qui a pu être les intentions missionnaires de Jésus à notre égard. Le contraste de ces attitudes alors que nous suivons Jésus en dit long sur son pouvoir de transformation alors que nous lui livrons nos vies. Cela doit nous pousser à réfléchir profondément à la question de savoir si nos attentes en matière de confort et de sécurité personnelle doivent ou non être liées de quelque manière que ce soit à notre foi chrétienne et nous pousser à nous débarrasser de tout isolement provisoire que nous aurions pu construire autour d'elle.

Alors comment puis-je me joindre aux souffrances du Christ dans le cadre de ma foi personnelle, aux côtés de ceux qui risquent leur sécurité personnelle juste pour Le connaître? La partie la plus facile est de prier pour ces frères et sœurs. Mais considérez que le choix du risque de demeurer fidèle peut prendre d'autres formes que le simple préjudice personnel potentiel. Pourriez-vous choisir de risquer votre sécurité financière pour donner des ressources pour l'avancement du royaume de Christ? Pourriez-vous choisir de risquer votre travail pour devenir un témoin personnel plus clair? Pourriez-vous entendre l'appel de Dieu à prendre votre famille et à suivre Jésus parmi un peuple non atteint? Pourriez-vous vous défaire de l'idée que la foi chrétienne vous appartient personnellement et donner pleinement votre obéissance à Celui qui est mort pour vous donner cette foi[3]?

« Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et courbés sous un fardeau, et je vous donnerai du repos. Acceptez mes exigences et laissez-vous instruire par moi, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. En effet, mes exigences sont bonnes et mon fardeau léger. » (Matthieu 11.28-30)

Gord D. est membre depuis longtemps de notre équipe qui déploie des ouvriers internationaux dans des contextes sensibles. GP est un ouvrier international oeuvrant dans un pays africain.

Cet article est paru dans le numéro d’octobre/novembre/décembre 2020 de testimony/Enrich, une publication trimestrielle des Assemblées de la Pentecôte du Canada. © 2020 Les Assemblées de la Pentecôte du Canada. Photo par Jon Tyson sur Unsplash.

 



  1. Récit fourni par un ouvrier international APDC.
  1. Matthieu 11:28-30
  1. Hébreux 12:2

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UNE FOI QUI COÛTE : LE DON PRÉCIEUX DE PRENDRE PART AUX SOUFFRANCES DE CHRIST

Par Gord D. et G.P.

« Est-il possible d’incarner une foi chrétienne personnelle sans accepter de courir un certain risque personnel, et suis-je obligé de prendre part aux souffrances de Christ? »

« Je veux connaître Christ, la puissance de sa résurrection et la communion à ses souffrances… » (Philippiens 3.10, traduction libre)

« Nous donc aussi, puisque nous sommes entourés d'une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance l'épreuve qui nous est proposée. Faisons-le en gardant les regards sur Jésus, qui fait naître la foi et la mène à la perfection. En échange de la joie qui lui était réservée, il a souffert la croix en méprisant la honte qui s'y attachait et il s'est assis à la droite du trône de Dieu. » (Hébreux 12.1-2) 

  

En tant que chrétiens évangéliques, nous parlons souvent de notre foi personnelle. Nous avons nous-mêmes pris la décision de suivre Christ, c'est donc effectivement une foi bien personnelle. Mais que pensions-nous que cela signifie ou ne signifie pas pour nous individuellement? Cette foi est-elle quelque chose que nous pensons posséder? Et cela signifie-t-il que nous devons définir son impact sur notre propre vie? Ou bien le don précieux de cette foi chrétienne nous est-il donné avec un ensemble de paramètres définis par Jésus, où la transformation promise est liée à l'acceptation du risque comme faisant partie du « paquet »?   

Alors que vous méditez là-dessus, considérez ce témoignage authentique et actuel :

Élevé dans le foyer croyant d'une famille musulmane privilégiée dans un État islamique fondamental, Ahmed a suscité toute une inquiétude lorsqu'il a opté pour la foi chrétienne. En troisième année d'université, il a commencé à visiter la maison d'un homme d'affaires dont il souhaitait rencontrer la fille. Un soir qu'il était en visite, il a remarqué que son hôte regardait le film Jésus, et Ahmed l'a rejoint. Ahmed a été très surpris et a interrogé l'homme au sujet du film. Cette nuit-là, Ahmed a fait un rêve dans lequel Jésus apparaissait et lui parlait. Il ne comprenait pas ce que cela signifiait, et cela occupa constamment son esprit. Puis cela s'est reproduit. Après avoir vécu le rêve une troisième fois, il a commencé à interroger cet homme d'affaires sur le prophète Isa (Jésus), tout en réprimandant l'homme pour l'avoir exposé à ce film interdit. Son ami l'a encouragé à poursuivre ses recherches et a ensuite présenté Ahmed à un autre homme. Ce deuxième homme répondit à ses questions de manière si approfondie qu'Ahmed décida de suivre Jésus. Lorsque sa famille en a entendu parler, Ahmed a été accosté et menacé par des hommes qui lui ont mis une machette sur la gorge, lui laissant une cicatrice. Sur le point d'être arrêté et emprisonné, un frère aîné est intervenu, et Ahmed a pu s'échapper de son pays natal. Alors qu'il était disciple de sa nouvelle foi, il commença lui-même à faire des disciples de personnes en recherche de sa propre nation. Au cours des années qui suivirent, de nouveaux croyants traversèrent parfois la frontière pour le rencontrer. Parfois, Ahmed prenait le risque de retourner dans son propre pays, en y faisant des disciples secrètement pour qu'ils approfondissent leur foi. Au début de l'année, alors qu'il était en train d'enseigner plusieurs hommes, ils ont tous été découverts et arrêtés. Au dernier rapport, Ahmed était en attente de son procès dans son pays natal, sa femme et ses enfants étant laissés dans un autre, mais il y avait un espoir qu'on lui fasse preuve de clémence[1].

Que dire d'une foi qui nous est commune, qui a tant coûté à Ahmed et qui nous coûte si peu? Une des évidences de la foi est que des millions de disciples comme Ahmed risquent leur vie chaque jour pour suivre ce Jésus en qui ils ont eu confiance en tant qu'Ami et Sauveur. Nous pouvons penser des choses similaires sur notre cheminement dans la foi, mais notre réalité est profondément différente. La plupart des croyants persécutés dans notre monde ont peu d'expérience théologique sur laquelle fonder leur confiance spirituelle, mais ils courent de leur plein gré le risque d'obéir à Christ, même si cela peut s’avérer difficile. Ils choisissent de remettre leur vie entre ses mains, une décision qui les place au-delà de la sécurité personnelle[2]. Pour eux, c'est la vie chrétienne normale. Ils se reposent sur le fait que Jésus les a fait siens et a promis de les garder, sans condition. Cependant, pour une foi considérée comme personnelle dans des contextes plus sûrs, il n’en est pas moins vrai qu'il y a des conditions à remplir - ou nous ne parlerions pas de chrétiens en danger comme souffrant ou étant persécutés. Une foi définie par l'idée qu'il nous appartient d’être nous-mêmes en contrôle rejette facilement ce qui a pu être les intentions missionnaires de Jésus à notre égard. Le contraste de ces attitudes alors que nous suivons Jésus en dit long sur son pouvoir de transformation alors que nous lui livrons nos vies. Cela doit nous pousser à réfléchir profondément à la question de savoir si nos attentes en matière de confort et de sécurité personnelle doivent ou non être liées de quelque manière que ce soit à notre foi chrétienne et nous pousser à nous débarrasser de tout isolement provisoire que nous aurions pu construire autour d'elle.

Alors comment puis-je me joindre aux souffrances du Christ dans le cadre de ma foi personnelle, aux côtés de ceux qui risquent leur sécurité personnelle juste pour Le connaître? La partie la plus facile est de prier pour ces frères et sœurs. Mais considérez que le choix du risque de demeurer fidèle peut prendre d'autres formes que le simple préjudice personnel potentiel. Pourriez-vous choisir de risquer votre sécurité financière pour donner des ressources pour l'avancement du royaume de Christ? Pourriez-vous choisir de risquer votre travail pour devenir un témoin personnel plus clair? Pourriez-vous entendre l'appel de Dieu à prendre votre famille et à suivre Jésus parmi un peuple non atteint? Pourriez-vous vous défaire de l'idée que la foi chrétienne vous appartient personnellement et donner pleinement votre obéissance à Celui qui est mort pour vous donner cette foi[3]?

« Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et courbés sous un fardeau, et je vous donnerai du repos. Acceptez mes exigences et laissez-vous instruire par moi, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. En effet, mes exigences sont bonnes et mon fardeau léger. » (Matthieu 11.28-30)

Gord D. est membre depuis longtemps de notre équipe qui déploie des ouvriers internationaux dans des contextes sensibles. GP est un ouvrier international oeuvrant dans un pays africain.

Cet article est paru dans le numéro d’octobre/novembre/décembre 2020 de testimony/Enrich, une publication trimestrielle des Assemblées de la Pentecôte du Canada. © 2020 Les Assemblées de la Pentecôte du Canada. Photo par Jon Tyson sur Unsplash.

 



  1. Récit fourni par un ouvrier international APDC.
  1. Matthieu 11:28-30
  1. Hébreux 12:2