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Un parcours de leadership international : 64 ans de confiance

Pastor Dennis speaks to a Vacation Bible School.

Entrevue avec Dennis White

par Duane Henry

Le révérend Dennis White a servi à temps plein dans le ministère pendant 64 ans. Bien que sa vie religieuse ait commencé à l’âge de six ans dans une église de Pilgrim Holiness, Dennis a connu Jésus comme son Seigneur et Sauveur à l’âge de 15 ans et a eu une rencontre avec lui qui a changé sa vie à l’âge de 18 ans – rencontre qui l’a finalement conduit à prendre la décision de servir en tant que pasteur et leader spirituel dans le ministère à temps plein. Dennis reconnaît que le regretté révérend Robert Eames a joué un rôle déterminant dans sa formation chrétienne.

Né sur l’île de la Barbade et élevé à Trinidad dès l’âge de huit ans, Dennis a suivi une formation théologique à la West Indian School of Theology. Plus tard dans sa vie, il a dirigé la même institution en tant que surintendant général avant de servir pendant deux ans comme pasteur adjoint et évangéliste résidant à l’église First Assembly Church à Calgary, en Alberta.

C’est à cette époque que les APDC ont proposé au révérend White d’exercer son ministère au Kenya. White n’avait jusque-là aucun désir de servir au Kenya, mais dans la prière, Dieu lui a confirmé, ainsi qu’à sa femme, Esther, qu’il s’agissait bien de sa volonté pour eux.

Lorsque j’ai discuté avec Dennis récemment, il a admis que son ministère au Kenya était au départ un « défi herculéen », mais a aussi reconnu que Dieu l’a touché de façon profonde. Dans la capitale de Nairobi, l’église du révérend White a grandi jusqu’à accueillir 10 000 personnes chaque semaine, et des centaines de participants aux réunions de prière hebdomadaires du mardi soir. Il admet lui-même que le succès et la croissance du ministère peuvent être attribués au travail de défrichage des pasteurs qui l’ont précédé ainsi qu’à la présence évidente de Dieu dans l’œuvre qui était accomplie. White a également entrepris d’amener le leadership de l’église vers un modèle composé de leaders nationaux plutôt que d’« expatriés », un modèle établi par la tradition.

Esther White a mis en place un programme d’école biblique de vacances (Vacation Bible School ou VBS) qui a permis à des centaines d’enfants d’entendre la bonne nouvelle de Jésus au fil des ans. Ce fut loin d’être sa seule contribution au ministère qu’elle partageait avec son mari. Elle était et demeure une femme avec une expérience sur le terrain, une passion pour la prière, et une bonne dose d’éthique de travail.

La croissance de l’œuvre au Kenya exigeait ce que Dennis appelait une « assistance incalculable », avant tout de la part du Seigneur, mais aussi de la part des bénévoles; la formation du leadership faisait partie intégrante de l’impact durable de l’assemblée de Nairobi.

La croissance de l’église a attiré les regards de la nation, y compris ceux du Président de l’époque, Daniel Moi. Il en résulta que l’église était surnommée « l’église du Président », du fait des visites de Moi. Ceci attira une attention croissante et des pressions naturelles provenant du fait même d’être sous les regards du public. Plus tard, cinq autres églises virent le jour dans le pays. Actuellement, l’assemblée de Nairobi continue à rayonner, avec plus de 20 églises satellites et environ 40 000 membres.

J’ai également demandé au révérend White quel avait été son plus grand défi dans le ministère. Une histoire m’a particulièrement frappé.

Avec l’énorme succès dont bénéficiait l’assemblée centrale de Nairobi, les White ont accepté d’implanter une autre église dans le sud de Nairobi. À ce moment-là, les réunions se tenaient sous un grand chapiteau qui abritait le matériel technique nécessaire aux rassemblements de l’église. Un jour, des pluies torrentielles ont anéanti cette base d’opérations mobile, causant des dommages estimés à un demi-million de shillings kenyans. Le chapiteau n’était pas assuré. À la suite de cet incident, Dennis se demanda sérieusement s’il avait bien entendu Dieu.

Toutefois, il fit ce qu’il avait tendance à faire – il pria.

Alors qu’il priait, un frère en Christ s’approcha de lui pour lui adresser quelques mots d’encouragement, et lui donna une enveloppe. Dans l’enveloppe se trouvait un chèque qui allait couvrir toutes les dépenses nécessaires aux réparations. Suite à cela, une dame chrétienne vint le voir pour lui offrir un autre chèque afin de soutenir l’œuvre financièrement. Comme Dieu l’avait fait auparavant, il pourvut encore une fois de manière miraculeuse! Dennis apprit la valeur de la confiance en Dieu face aux problèmes et aux calamités.

Je lui ai ensuite demandé de partager ses plus grandes joies dans le ministère, et il a relevé trois choses. La reconnaissance des gens auprès desquels il exerçait le ministère pour le « salut, la croissance chrétienne ou l’encouragement dans les temps difficiles » était un encouragement. C’était une joie pour lui d’aider sa fille aînée, Beverly (actuellement ministre ordonnée au sein des APDC et qui a été son adjointe), à servir dans le ministère chrétien. Et c’est toujours pour lui un délice de penser à un village créé pour les enfants de la rue au Kenya, qui subsiste encore aujourd’hui. Il est situé sur un terrain de 50 acres et les enfants y sont « bénis, éduqués et pris en charge », comme des « citoyens de valeur au Kenya ».

Il avait quelques conseils pour les jeunes dans le ministère, déclinés en quatre choses à faire et quatre choses à ne pas faire.

Les quatre choses à faire :

  1. Vivez avec un sentiment de direction et d’objectif, en ayant une idée précise de la direction que vous devez prendre – et non en laissant votre vie être le produit des tendances.
  2. Maintenez une vie de discipline – particulièrement la discipline spirituelle. Il encourage les gens à s’édifier dans la Parole, en la méditant, en priant, et en permettant à l’Esprit de Dieu de les guider dans l’application de la Bible à leur vie quotidienne.
  3. Soyez déterminé – White nous exhorte à nous préparer aux batailles internes et externes qui nous amèneront à remettre en question notre valeur et notre importance, y compris lorsque nous faisons face à des problèmes liés au racisme. Son avertissement : « Ne laissez pas tomber – continuez à vous battre. »
  4. Soyez dépendant – de Dieu le Saint-Esprit. « L’indépendance est la plus grande attaque contre le succès d’un ouvrier dans le ministère. La dépendance humble à l’égard du Saint-Esprit… apporte un immense succès. »

Les quatre choses à ne pas faire :

  1. Ne vous comparez pas à qui que ce soit – soyez vous-même. Soyez unique.
  2. Ne soyez pas en compétition – n’essayez pas de surpasser une autre personne. Faites ce que Dieu vous a appelé à faire.
  3. Ne vous plaignez pas – ceci peut mener à l’insatisfaction, qui peut mener à la convoitise et au péché. Cherchez à faire des compliments, plutôt que de vous plaindre.
  4. Ne faites pas de compromis — soyez fidèle à la Parole de Dieu et à sa vérité, ainsi qu’à l’appel que Dieu a placé sur votre vie.

Alors que notre entrevue touchait à sa fin, j’ai demandé au révérend White de commenter sur ce qu’il a observé dans le ministère dans l’Église au cours des dernières années. Il a reconnu que nous vivons tous dans des temps difficiles et qui prêtent à confusion, ce qui peut amener les gens à perdre leur confiance dans la Parole de Dieu. Il a voulu nous rappeler des passages des Écritures tels que Jean 16.13, qui parle de la capacité du Saint-Esprit à parler à son peuple, et les premiers chapitres de l’Apocalypse, où le lecteur est invité à entendre ce que l’Esprit dit aux églises. Dennis croit que le Saint-Esprit est toujours avec nous aujourd’hui et qu’il nous guide encore. Il peut nous aider à avoir une longueur d’avance sur ce qui se passe afin que nous ne soyons pas des « victimes », mais plutôt des « vainqueurs ».

Il croit fermement que les chrétiens ont besoin de grandir dans leur niveau de confiance en Dieu. C’est ce domaine de la vie des chrétiens d’Amérique du Nord qui a besoin d’être cultivé et porté à maturité. « Faire confiance à Dieu se développe par la dépendance au travers de la relation », affirme White. Il met l’accent sur l’importance d’avoir une relation avec Dieu qui soit pleine de vitalité, une relation renforcée par l’association, l’interaction et la communion avec Jésus. Il continue en affirmant que « plus notre relation est profonde, plus notre confiance sera profonde ». La confiance, à ses yeux, est la « dimension manquante » dans l’expérience chrétienne de nombreuses personnes aujourd’hui. Le seul moyen de contrecarrer les difficultés qui existent actuellement est une « dépendance à Dieu qui est forte et robuste [et qui] peut tenir bon… face aux défis d’aujourd’hui. »

Le révérend White a pris sa retraite du ministère à temps plein il y a maintenant trois ans, mais a commencé un ministère en 2012 spécifiquement pour ceux qui se sont éloignés de l’église, que ce soit parce qu’ils ont perdu foi en Dieu ou dans les pasteurs. Ce ministère porte le nom de Re-Connection Ministry, et Esther et Berverly l’aident à le diriger. L’œuvre continue encore aujourd’hui, une œuvre qui, White l’admet, est difficile et requiert une volonté de suivre les gens dans leur parcours pendant une période de temps considérable. Même si certains connaissent la guérison dans leur vie, les White ont aussi rencontré ceux qui ne sont pas prêts à venir à nouveau sous le leadership de l’église et qui continuent à lutter avec leur propre volonté à se soumettre à l’autorité des autres. Dennis concède que nombreux sont ceux qui ont besoin d’être « restaurés, revitalisés et reconnectés ».

Voici ce que j’ai retenu de cette entrevue :

  1. Les rencontres avec Dieu sont essentielles à la continuité et au bon développement du ministère; nous le voyons dans la Bible dans la vie de tous, d’Abraham à Moïse et de Paul à Jean. Il en fut de même dans le ministère du révérend White et c’est une chose dont chaque leader chrétien devrait tenir compte.
  2. Dieu peut vous utiliser si vous êtes disposé à être utilisé. Ésaïe a rencontré le Seigneur de façon puissante et s’est par la suite offert pour le service (Ésaïe 6.5-8). Je vois le même schéma dans la vie du révérend White, qui a permis à Dieu d’utiliser sa disponibilité à Trinidad, au Canada, au Kenya et de nouveau au Canada. Dieu désire faire des choses à travers nous, quel que soit notre âge, notre stade de vie ou notre couleur. Quelles opportunités nous attendent, vous et moi, si nous nous rendons disponibles et ne laissons pas les obstacles, qu’ils soient visibles ou non, nous retenir?

Je suis reconnaissant d’avoir pu discuter avec le révérend White. Que sa vie soit l’un des nombreux exemples qui nous accompagnent pendant notre propre pèlerinage de confiance en Jésus!

Pastor Dennis White

Les pasteurs Dennis et Esther White sont maintenant à la retraite et vivent à Midland, en Ontario, et ils ont trois enfants adultes.

Duane Henry est un ministre ordonné des Assemblées de la Pentecôte du Canada depuis 22 ans et il a occupé divers postes pastoraux au cours de ses 24 années de ministère à temps plein. Il est actuellement membre de l’équipe pastorale en tant que directeur des soins à l’église PORTICO Community Church à Mississauga, en Ontario. Duane, sa femme et leurs deux enfants habitent à Ancaster, en Ontario.

Cet article est paru dans le numéro de janvier/février/mars 2023 de testimony/Ressources, une publication trimestrielle des Assemblées de la Pentecôte du Canada. La revue Ressources est publiée en français seulement. © 2023 Les Assemblées de la Pentecôte du Canada. Photos offertes par Beverly White. Page accueil : Photo du pasteur Dennis encourageant l’assemblée sur le site de construction de l’église à Karen, au Kenya. Haut de la page : Photo du VBS à Saint-Vincent en 2011. Passionnés par le ministère auprès des enfants, les pasteurs Dennis et Esther ont organisé des écoles bibliques de vacances en Afrique de l’Est et dans les Caraïbes. Ci-dessus : Photo du pasteur Dennis.

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