Une raison surprenante et contre-intuitive expliquant l’épuisement pastoral (et comment y remédier)

by Kevin Brown juil. 25, 2025, 11:53


par Karl Vaters

Lorsque vous faites ce que vous aimez, vous devez prendre le temps de vous reposer. Et si vous ne prenez pas le temps de vous reposer, cela vous détruira.

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi les célébrités semblent si souvent victimes d’épuisement professionnel? Il est difficile d’imaginer un film biographique qui ne présente pas la descente obligatoire dans la drogue, l’alcool, la dépression et/ou la mort prématurée.

Il y a toujours des enjeux spirituels derrière cela, bien sûr, mais l’un des éléments les plus négligés est ceci...

Il est facile de s’épuiser quand on fait ce qu’on aime. Surtout quand on fait ce qu’on aime.

Cela semble contre-intuitif. Comment peut-on être stressé lorsqu’on fait ce qu’on aime? L’épuisement professionnel ne devrait-il pas toucher les personnes qui n’ont pas la possibilité de faire ce qu’elles aiment?

Mais c’est justement là que se dissimule le stress. Dans les recoins du travail que nous aimons faire. Le travail qui nous motive. Le travail que nous ne pouvons pas arrêter de faire, même pour un court moment.

La plupart des gens passent leur journée à faire un travail qu’ils détestent ou (au mieux) qu’ils tolèrent. Mais l’avantage est qu’il leur est plus facile de quitter le travail, de déconnecter et de profiter de leurs jours de repos. Mais pas nous.

Quand vous aimez ce que vous faites – ce que vous êtes appelé à faire – il est presque impossible de s’arrêter, de prendre du temps pour soi et de vraiment décrocher.

Alors, comment éviter ce piège? Voici quelques idées qui m’ont été utiles :

1) Privilégier la viabilité à long terme au succès à court terme.

Quand j’étais plus jeune, tout me semblait urgent et important. Je suis tombé dans le piège de l’urgence, parce que je pensais que cela me motivait à rester créatif. J’avais tort.

L’urgence tue. Elle peut vous mener au succès à court terme, mais elle vous trahira à long terme.

2) Imiter l’emploi du temps de Jésus.

La vie et l’emploi du temps de Jésus sont l’exemple ultime de la viabilité à long terme.

Alors que plusieurs autour de lui faisaient pression pour obtenir plus et plus vite, Jésus ne s’est jamais soucié des succès à court terme, et s’est encore moins soucié de ce que les autres considéraient comme des pertes à court terme.

Soyez comme Jésus. Ralentissez, mais continuez à avancer.

3) Voir le repos comme une aide à la productivité.

Le repos est bien plus qu’une clé de la productivité, mais il n’est pas moins que cela.

Les personnes productives ont des saisons où elles déploient une énergie extrêmement élevée. Ces saisons doivent être compensées par des saisons où il y a un apport d’énergie équivalent. L’action est suivie du repos. La production est suivie de l’apport. Créer, puis réfléchir. Nous avons besoin de ce rythme.

Le repos n’est pas une pause dans la productivité, il en est le carburant essentiel.

4) Être proactif dans votre emploi du temps

C’est une autre erreur que j’ai commise dans mes premières années de ministère. Trop souvent, j’ai laissé les autres définir mes priorités et établir mon emploi du temps. Je demandais : « Quand aimeriez-vous que l’on se rencontre? » au lieu de dire : « Voici quand je peux vous rencontrer ».

Lorsque vous établissez votre propre emploi du temps (avec des ajustements raisonnables pour les urgences occasionnelles, bien sûr), vous pouvez donner la priorité à ce qui est important plutôt qu’à ce qui est urgent.

5) Planifier vos temps de repos avant d’en ressentir le besoin.

J’ai traversé le Grand Canyon à pied à trois reprises. L’une des principales règles de ces exploits physiques extrêmes est de manger avant d’avoir faim, de boire avant d’avoir soif et de se reposer avant d’être fatigué. Si vous attendez d’en ressentir le besoin, il est trop tard.

C’est une autre raison pour laquelle il est si important d’être proactif au sujet de votre emploi du temps. Le repos n’arrivera pas lorsque vous trouverez le temps. Il arrivera lorsque vous prendrez le temps. Et si vous ne prenez pas le temps, cela vous détruira.

6) Donner à vos êtres chers un droit de veto.

Trop de pasteurs et autres leaders n’ont personne dans leur vie qui ait l’autorité de les corriger; y compris leur conjoint. Cela est dangereux.

Personne n’est assez sage pour se connaître parfaitement. Nous avons tous des angles morts que seuls les autres peuvent voir.

Donnez-leur la permission d’intervenir. Puis, écoutez leurs conseils et tenez-en compte. Vous serez heureux de l’avoir fait.

Karl Vaters est le fils d’un ancien pasteur des APDC qui a exercé le ministère pastoral pendant plus de 40 ans. Il est le pasteur enseignant de Cornerstone Christian Fellowship, une petite église florissante dans le comté d’Orange, en Californie, où il exerce son ministère depuis plus de 30 ans avec sa femme, Shelley. Karl crée des ressources pour aider les petites églises à se développer sur KarlVaters.com.

Cet article est paru dans le numéro d'avril/mai/juin 2025 de testimony/Ressources, une publication trimestrielle des Assemblées de la Pentecôte du Canada. La revue Ressources est publiée en français seulement. © 2025 Les Assemblées de la Pentecôte du Canada.

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