Valoriser le passé, anticiper l’avenir : présentation du Secrétaire Trésorier Général Craig Burton

by Kevin Brown nov. 1, 2022, 11:01

Entrevue avec Ron Davis

Craig Burton, secrétaire-trésorier général des APDC, a été élu lors du Congrès général 2022 à Winnipeg, au Manitoba, après avoir servi pendant 17 ans comme surintendant du district de l’Est de l’Ontario et du Nunavut. Faites sa connaissance et celle de sa famille et découvrez son point de vue sur la transition de son ministère dans une récente entrevue avec Ron Davis, qui a occupé le poste de secrétaire-trésorier général par intérim.

Ron Davis (RD) : Craig, je pense que beaucoup de gens vous connaissent en tant que surintendant de district ou même en tant que pasteur dans vos précédentes activités ministérielles, mais je sais que vous êtes aussi un mari, un père et un grand-père. Parlez-nous un peu de votre famille.

Craig Burton (CB) : Je suis extrêmement reconnaissant pour ma famille. Wendy et moi sommes mariés depuis 36 ans, et fait amusant, nous sommes tous deux nés le 14 juin de la même année, nous avons donc exactement le même âge. Nous nous sommes également mariés le jour de nos anniversaires en 1986. Donc, si l’on ajoute la fête des Pères, le mois de juin est très important dans notre famille. Nous avons trois enfants engagés dans le ministère, mariés à trois personnes formidables, et quatre petits-enfants. Laura, notre aînée, est mariée à Mark Edwards, et ils ont deux filles, Joy et Holly. Laura est pasteure au campus de Milton de l’église PORTICO Community Church. Notre fils, Scott, et sa femme, Micaela Fulton, ont une fille, Isla. Scott est le pasteur des jeunes adultes et des jeunes couples à l’église Mapleview Community Church à Barrie. Notre plus jeune, Emily, et son mari, Jesse Bone, ont un fils, Finlay. Jesse est le pasteur des enfants à l’église Calvary Church, à Peterborough. Tous nos enfants et leurs conjoints servent le Seigneur, et nous en sommes vraiment reconnaissants.

RD : Je comprends quand vous dites que vous êtes « reconnaissant ». Cela nous remplit de gratitude et, d’une certaine manière, d’humilité aussi. Remontons au début des années 80. Comment votre appel au ministère a-t-il commencé?

CB : Cela a vraiment commencé dans ma vie après que Wendy et moi nous sommes mariés. Je travaillais pour Canada Trust, et je ressentais de plus en plus un appel au ministère pastoral et un intérêt grandissant pour la formation au ministère. En même temps, je ressentais une inquiétude croissante et un manque d’épanouissement dans la carrière que j’avais choisie. Je décrirais cela comme une forte impression dans mes pensées et mon esprit, et Wendy et moi avons commencé à servir comme coachs dans le ministère de jeunesse de notre église locale, et nous avons examiné les pensées et les sentiments que nous avions. Il y a eu des confirmations personnelles au fil du temps, et à mesure que nous faisions des pas en direction de la préparation au ministère, il y avait de petites confirmations. Wendy pensait avoir épousé un banquier, mais elle m’a soutenu lorsque j’ai quitté ma carrière pour étudier au Eastern Pentecostal Bible College en 1987. C’était une expérience formidable... J’ai beaucoup aimé fréquenter le collège biblique... J’ai beaucoup apprécié la formation théologique et spirituelle, les femmes et les hommes qui se sont investis dans ma vie. Le Seigneur nous a appelés tous les deux – Wendy et moi ensemble – ce n’est pas seulement moi qui ai répondu. Elle m’a permis de faire des études. Elle travaillait chez IBM et je faisais l’aller-retour depuis Pickering à l’époque.

RD : Vous passez maintenant d’un rôle de surintendant de district dans lequel, soit dit en passant, vous aviez un excellent secrétaire-trésorier de district pour vous aider, à celui de secrétaire-trésorier général. Quelles sont les choses que vous avez apprises en tant que surintendant de district et que vous allez apporter dans ce nouveau poste?

CB : J’ai appris que la vérité prévaut toujours. Dans toute situation, le temps nous le dira. On se demande parfois si les motivations de certaines personnes sont les meilleures, car des choses surviennent et des initiatives sont lancées, mais j’ai appris que les desseins du Seigneur prévalent. Jésus bâtit son Église et parfois, surtout en 17 ans, j’ai vu des choses arriver, mais pas nécessairement durer. Mais lorsque Dieu est dans le coup, la vérité prévaut. J’ai aussi appris qu’il y a toujours une opportunité dans une crise. Ne gaspillez jamais une bonne crise. Même si elle peut être difficile et douloureuse, il y a des choses que l’on peut apprendre dans une crise et grâce à elle. Et souvent, les périodes de crise peuvent être le catalyseur d’un changement que vous n’auriez pas nécessairement pu réaliser sans la crise. Alors, parce que quelque chose doit se produire à un moment critique, vous pouvez parfois faire avancer les choses beaucoup plus rapidement.

RD : Pour rebondir sur ce sujet, nous venons manifestement de traverser une crise en tant qu’église, en tant que nation, en tant que monde, une crise appelée pandémie. Quelles sont certaines des opportunités qui sont ressorties de cette crise?

CB : La pandémie nous a fourni l’excuse dont certains avaient besoin pour dire « non » à des choses qui nous ont peut-être tenus très occupés dans le passé – beaucoup de bonnes choses que les églises faisaient, que nous faisions en tant qu’église, mais qui n’étaient pas nécessairement efficaces. Et il est parfois difficile d’y mettre fin... de les cesser. La pandémie a mis fin à tout, tout s’est arrêté. L’opportunité, je pense, c’est : Allons-nous recommencer? Même si cela était apprécié par certaines personnes, et que cela a pu être une bonne chose, ne le faisons pas systématiquement si ce n’était pas efficace. Je pense que c’est une immense opportunité pour les églises qui regardent le calendrier et l’emploi du temps à travers la lentille de la mission dans laquelle nous devons nous engager – la grande commission. Et peut-être que certains leaders qui hésitaient à faire des changements avant la pandémie peuvent maintenant les faire, mais sans reprendre toutes les activités qui nous tenaient si occupés.

RD : Donc nous n’attendons pas de revenir à la normale.

CB : Qu’est-ce que la normale? Avant la pandémie, nous parlions du fait que les trois quarts de nos églises avaient atteint un plateau ou étaient en déclin, et ce n’est pas seulement une statistique propre aux APDC, c’était un casse-tête, un problème auquel les églises évangéliques étaient confrontées dans toute l’Amérique du Nord. Je ne pense donc pas que le retour à la normale soit l’objectif à viser; le retour à l’« efficacité » serait par contre un excellent objectif. Je pense que la pandémie a révélé quelque chose, Ron. Je pense qu’elle a révélé, dans de nombreuses églises, pas partout, mais dans plusieurs églises, un manque de formation de disciples. Nous faisions beaucoup de bonnes choses, mais formions-nous vraiment les gens et équipions-nous les saints pour faire le ministère? Nous voyons 30 % de l’assistance prépandémique se dissoudre et disparaître, mais où sont passées ces personnes? Nous pourrions dire que nous avons aujourd’hui une belle occasion de remplir ces sièges, ces bancs, mais je pense que nous devons évaluer dans quelle mesure nous avons été efficaces dans la mission de faire des disciples, et pas seulement de parler de Jésus aux gens. Jésus a dit : « faites des disciples », il n’a pas seulement dit : « prêchez l’évangile ». Et c’est dans cela que je pense que nous pourrions faire un travail plus efficace.

RD : Pensez-vous que nous avons atteint un certain niveau d’aptitude à « faire l’église » au détriment d’« être l’église »?

CB : Je pense que c’est là le problème. Nous étions en train de « faire » et non « d’être ». En termes de leçons apprises à la lumière de la pandémie, lorsque vous êtes pasteur, vous voulez que les gens soient heureux. En général, vous voulez que les gens soient contents. Et nous nous retrouvons parfois à nous conformer aux préférences des gens. Mais je pense que les pasteurs ont vécu dans une certaine tension entre ce qu’ils doivent faire en matière d’efficacité missionnelle, mais aussi de suivi des brebis et de gestion des attentes des gens. Je pense, encore une fois, que la pandémie nous a permis de faire une évaluation – il ne s’agit pas seulement de rendre les gens heureux. Ils ont besoin d’être formés, ils ont besoin d’être des disciples. Les gens ont certainement besoin d’être nourris... Je ne dis pas le contraire. Mais au lieu de nous contenter de répondre aux préférences, nous pouvons maintenant être plus missionnels. Du moins, je pense que c’est l’opportunité qui s’offre à nous.

RD : La pensée qui me vient à l’esprit est celle de Paul qui dit aux Philippiens : « J’ai appris à être satisfait de ma situation[1]. » Nous avons essayé de rendre les gens heureux alors que nous aurions probablement dû les amener à être satisfaits de leur situation; le contentement venant du fait d’être en Christ et non des circonstances.

CB : Dans notre culture, de nombreuses personnes ont fait face à la maladie, à une maladie grave, et je me demande si ce rappel de la valeur et de la fragilité de la vie ne nous serait pas utile lorsque nous parlons d’un message de vie et de mort – d’espoir. L’espoir du ciel. Qui veut parler du jour de sa mort? Soudain, nous parlons de questions sérieuses en rapport avec la mort. Je pense que cela profitera à l’Église qui continuera à parler aux gens de l’espoir que nous avons en Jésus. Mais ce n’est pas qu’au pasteur de prêcher sur ce sujet le dimanche matin. C’est à chacun de nous, personnellement, chacun de nous doit être en mission, être le représentant de Christ, le sel et la lumière dans nos communautés. Et c’est là que je crois que nous pouvons tous être en mission postpandémique; en donnant aux gens la raison de l’espoir que nous avons.

RD : Si nous devons revenir à quelque chose, ce serait ça – revenir à la mission.

CB : Revenir à la mission avec la puissance de l’Esprit, en comprenant le but de la mission, en étant audacieux et créatifs, en ouvrant nos bouches et en parlant de Jésus. Je pense que c’est ce que la crise de la pandémie a fait pour nous. Elle nous a donné l’occasion de révéler aux gens la raison de l’espoir que nous avons.

RD : En plus de 30 années de ministère au sein des APDC, quels changements, quelle croissance avez-vous vus? Qu’est-ce qui vous a le plus marqué au cours de ces années?

CB : Je pourrais mentionner plusieurs choses, mais voici ce que je pense avoir vu. J’ai vu les APDC se décentraliser au cours des 25 dernières années, passant d’un Bureau international dominant où nous avions de multiples cadres et des portefeuilles pour chaque programme, à un modèle plus décentralisé de réseau et de ressourcement des ministères par le biais des districts. Nous avons transféré beaucoup de choses du Bureau international aux districts. J’ai observé que le Bureau international continue d’exercer une influence sur trois grandes choses : les normes d’accréditation, notre doctrine et nos valeurs communes, et puis, bien sûr, la Mission mondiale. Mais nous avons transféré une grande partie de la responsabilité de la formation de disciples, de la multiplication, de l’enseignement théologique et de la formation des leaders aux églises et aux districts. C’est un processus et il nous a fallu du temps pour y parvenir, mais ce que je perçois maintenant, c’est un appel à une centralisation stratégique. Les Assemblées de la Pentecôte du Canada ont des églises autonomes qui embrassent les réalités missionnelles de notre nation, et nous le faisons avec des visions et des stratégies uniques. Mais je pense qu’il est nécessaire de mettre un accent collectif sur certaines choses. Nous sentons qu’il est nécessaire de nous réunir à nouveau sur certains thèmes. Et je dirais que l’un d’eux est la question du discipolat. En tant qu’Assemblées de la Pentecôte du Canada, nous ne nous contenterons pas d’évangéliser, d’atteindre les perdus, mais nous ferons des disciples. Je pense qu’il est nécessaire de mettre l’accent sur ce type d’action collective. Et je pense également qu’en ce qui concerne la façon dont nous multiplions le ministère et implantons des églises, il faut que nous soyons plus organisés et plus coordonnés, et certainement en ce qui concerne la formation des leaders. Nos collèges bibliques et nos séminaires font un excellent travail et, bien sûr, nous explorons des moyens novateurs d’accréditer ceux qui viennent à nous avec un apprentissage préalable et une éducation antérieure appropriés. [Pour] toutes ces choses – je pense que Dave Wells utilise l’expression « rampes d’accès » – pour l’accréditation, nous devons préparer et former des leaders pour l’avenir. Nous nous sommes décentralisés pour que le Bureau international puisse se concentrer sur la mission et sur ce qui importe aux districts et aux églises. Et en tant que surintendant de district, il fallait gérer un certain nombre de choses qui étaient liées à des programmes. Nous avions des ministères pour femmes... des ministères pour hommes... des ministères pour jeunes... des ministères pour enfants. Une foule de choses très diversifiées. Et à notre tour, nous en avons transféré une grande partie aux églises locales. En demandant : « Avez-vous vraiment besoin que nous fassions cela pour vous? » C’est ça, le discipolat. Maintenant le discipolat est entre les mains de l’église locale. Je ne pense pas que l’histoire de l’Église soit linéaire. Je pense que nous revenons aux mêmes choses. C’est remarquable, nous voyons la boucle se refermer. Et nous revenons, je pense, à cette invitation : « Travaillons ensemble sur certaines de ces choses importantes. Que pouvons-nous faire ensemble? » L’une des formules accrocheuses que nous utilisons en ce moment est que nous sommes « meilleurs ensemble ». En effet, nous sommes meilleurs ensemble. Ainsi, dans un environnement où nous célébrons l’autonomie de l’église locale et le leadership entrepreneurial de pasteurs et de leaders remplis de l’Esprit et qualifiés par l’Esprit, quelles sont les choses que nous pouvons faire ensemble? Eh bien, les normes d’accréditation, les valeurs théologiques communes, la mission mondiale, la formation de leaders par Mission Canada, la multiplication du ministère, la formation de disciples. C’est ce que je vois comme un retour. Je l’appelle la centralisation stratégique autour des choses que nous faisons mieux ensemble. Ron, nous réussissons mieux le financement ensemble. Il y a tout simplement des choses que nous faisons mieux ensemble. Pas tout. Je dirais donc que c’est la tendance.

RD : Nous devons donc nous unir pour être meilleurs.

CB : Oui. Si nous déchargeons l’église locale de certaines de ces tâches administratives, elle peut faire ce qu’elle est appelée à faire, et les districts et le Bureau international peuvent faire ce qu’ils sont appelés à faire pour l’aider. En fait, je regarde les baby-boomers prendre de l’âge. Je suis né à la fin du baby-boom. Les pasteurs de mon âge ou plus âgés passent le relais, se retirent, et peut-être même s’éloignent du leadership, et cette réalité démographique est une raison importante pour laquelle nous vivons une crise du leadership. Nous avons besoin de leaders. Et cela n’a fait que s’accentuer dans les dernières années. Je pense donc que nous devons revenir intentionnellement à la prédication et à la promotion de l’appel de Dieu pour la vie de chaque femme et de chaque homme. Et il ne suffit pas que les districts et les réunions de camps en parlent. Je pense que les pasteurs et les églises doivent célébrer l’appel de Dieu dans la vie des personnes de tous âges, et les encourager à se former de manière créative pour s’engager dans le ministère. Si je ne m’abuse, il y a aujourd’hui plus de milléniaux actifs que de baby-boomers. Ce n’est donc pas que nous n’avons pas suffisamment de personnes à notre disposition, mais il s’agit de répondre vraiment à l’appel de Dieu, et je pense que c’est quelque chose que nous devons prendre très, très au sérieux. Le problème n’est pas que nous n’avons pas d’institutions de formation, de personnes prêtes à former et équiper les pasteurs et les leaders pour l’avenir. Nous avons besoin que les gens répondent. Jésus a dit que les champs sont blancs pour la moisson[2]; tout ce que vous avez à faire est de lui demander de vous envoyer des ouvriers, et c’est là que nous sommes. Nous avons besoin d’ouvriers. Je dirais donc que la situation a changé.

RD : Il y a des gens qui ont fait un excellent travail au fil des ans au sein des APDC, et vous et moi pouvons citer de nombreux leaders. En fait, nous avons perdu un certain nombre d’entre eux récemment, des personnes importantes. Nous voulons les honorer, et être fidèles à leur appel, mais en même temps, comme vous le dites, nous devons céder la place et encourager la prochaine génération de leaders. Devons-nous trouver de nouveaux moyens pour que la prochaine génération réponde à cet appel dont nous parlons? Devons-nous créer des mécanismes pour eux?

CB : Je pense que c’est une question d’opportunités. Je pense que nous devons créer des opportunités. Quand les gens s’attendent-ils à Dieu? Quand passent-ils du temps dans la prière collective? Quand nous réunissons-nous à l’autel? C’était significatif et important dans notre façon de faire les choses il y a des années... C’est l’une des raisons pour lesquelles nous sommes très attachés aux réunions de camps dans l’Est de l’Ontario. C’est parce que cela donne aux gens l’occasion d’être dans des salles de prière et à l’autel. Et il ne s’agit pas d’une affirmation générale, mais ils n’ont peut-être pas cette possibilité dans l’église locale qui peut avoir des priorités et des thèmes différents. Je pense donc que c’est une question d’opportunité. Quand les gens entendent-ils des messages sur l’appel de Dieu? Et quand ont-ils l’occasion de répondre? Je remercie Dieu pour la personne de 17½ ans qui répond à la présentation d’un collège biblique par une chaude nuit d’été dans une réunion de camp. Mais qu’en est-il de l’enfant de 7½ ans qui commence à ressentir un appel pour sa vie, et qui est encouragé par un enseignant de l’école du dimanche ou un pasteur pour enfants? Et au fil des années de sa vie et de son développement, avec les encouragements de ses parents, il comprend vraiment que la main de Dieu est sur une petite personne. Il peut grandir et cet appel peut être nourri et mûri dans sa vie. On doit parler de ce « pipeline du leadership ». Je ne suis pas sûr d’aimer cette expression, mais c’est un pipeline. Il faut aider les gens à comprendre l’appel de Dieu pour leur vie. Et nous avons besoin de leaders pour cela.

RD : C’est un pipeline, c’est un chemin, peu importe comment vous l’appelez... mais il faut le fournir, créer l’opportunité. Quel est votre espoir pour notre Fraternité dans les cinq à dix prochaines années?

CB : Mon espoir serait que l’on constate que nous avons vraiment la puissance de l’Esprit et que nous sommes en mission et efficaces pour faire des disciples. Cela signifie que les églises locales sont en mission, que les disciples de Jésus sont en mission, et que nous ne nous contentons pas de « faire l’église » en espérant que le pasteur prêche un bon message et que quelqu’un s’avance à l’appel. Je bénis Dieu pour cela, mais ce n’est pas ce que Jésus nous a demandé de faire... de faire simplement l’église... Il nous a demandé de former et d’équiper les gens pour qu’ils soient ses représentants dans leur entourage au quotidien. Et donc, mon espoir, c’est que nous puissions être efficaces et fructueux. Cela se manifestera de diverses manières. Cela se manifestera par la multiplication des ministères, par l’implantation d’églises, par la générosité dans les dons, sur le plan local et international... Cela se manifestera par le fait que nous nous préoccupons des questions missionnelles et non des questions liées aux préférences des gens. Parfois, les pasteurs et les surintendants de district peuvent consacrer beaucoup de temps à des distractions qui, à long terme, n’ont rien à voir avec l’efficacité du Royaume.

RD : Je peux certainement voir un lien avec ce qui s’est passé au cours de la dernière année et demie.

CB : Nous avons trouvé des sujets de discorde dont je ne connaissais même pas l’existence. C’est incroyable les choses sur lesquelles les gens se sont divisés et disputés. Je ne dis pas que ces questions n’étaient pas importantes, elles l’étaient parce qu’elles étaient liées aux préférences des gens.

RD : Une dernière pensée?

CB : Nous avons parlé de femmes et d’hommes à qui nous avons dit au revoir ces dernières semaines, et j’ai toute une collection de feuillets funéraires sur mon bureau à la maison. Je rentre chez moi après le travail et quand je regarde cette liste, je suis impressionné. Nous avons vu les noms qui ont été publiés lors du Congrès général, ce qui, soit dit en passant, est une merveilleuse tradition. Je voudrais donc dire que le passé est très important. Comme le dit le vieil adage : le passé détermine notre avenir. Et personnellement, j’accorde une très grande valeur à notre histoire. Je dis cela à titre personnel. Ma propre ascendance, ma famille, mon patrimoine, mes ancêtres, ont fait des sacrifices et pris des décisions au fil du temps qui nous permettent aujourd’hui, à moi et ma famille, d’avoir des bénédictions et des avantages. Mon grand-père est venu d’Irlande du Nord avec 20 £ en poche et une malle contenant toutes ses possessions terrestres. Il est venu ici avec une vision dans les années 1920. Vous pouvez être sûr que mes enfants connaissent cette histoire, parce que je veux qu’ils comprennent le sacrifice qu’il a fait pour que nous ayons un avenir dans un nouveau pays. Je pense qu’il en est de même dans notre famille pentecôtiste. Nous devons nous souvenir des femmes et des hommes qui nous ont servis de manière si sacrificielle au fil des ans, nous devons les honorer et les respecter. Les APDC nous ont confié quelque chose de précieux et c’est certainement le fruit de l’initiative et de la bénédiction du Seigneur. Absolument. Mais c’est aussi le fruit du dur labeur et du dévouement de tous ceux qui nous ont précédés. Et c’est réellement important. Nous devons également comprendre les motivations de ceux qui nous ont précédés, et pourquoi ils ont fait ce qu’ils ont fait. Ainsi, en ce qui concerne notre famille pentecôtiste, comprenons les vérités, les objectifs, les motivations et les raisons derrière ce qu’ils ont fait à l’époque. La vérité prévaut, mais les méthodes doivent changer. Aujourd’hui, ils ne feraient pas les choses de la même manière; ils les feraient certainement différemment. Parce qu’« aujourd’hui », il faut des méthodes différentes. Mais nous devons nous attacher aux valeurs, aux objectifs et à l’intention missionnelle derrière tout cela, et nous devons les comprendre. Parfois, nous nous accrochons aux méthodes du passé et nous ne voulons pas que les choses changent, parce qu’elles étaient efficaces à l’époque. C’est la valeur qui est la motivation, et non la méthode elle-même. Mais comme le fait de rester figé dans le passé est un danger, c’est également un danger de diriger [dans un domaine particulier] aujourd’hui en suivant la mode. Vous pouvez suivre le courant – tout le monde en parle, tout le monde pense que c’est important – donc je ferais mieux de suivre cette tendance. Je pense que c’est tout aussi dangereux. Comprenons la valeur et le principe de base, et dirigeons de manière efficace en fonction de cette connaissance et de cette compréhension. Avec la créativité de l’Esprit, c’est une combinaison puissante.

RD : Ce qui ressort pour moi, c’est votre commentaire disant que si nos héros du passé étaient dans le ministère aujourd’hui, ils ne feraient pas le travail comme ils l’ont fait autrefois... ils feraient ce qu’il faut faire aujourd’hui, parce qu’ils auraient la vision et le mouvement du Saint-Esprit en eux qui leur permettraient de faire ce qui est nécessaire aujourd’hui.

CB : Nous ne pouvons pas simplement tout rejeter et dire : « Ce n’était pas efficace » et « C’était pour une époque plus ancienne ». Honorons la raison pour laquelle ils ont agi comme ils l’ont fait. Je pense à des choses comme les hymnes, par exemple. Il s’agit certes de louange, mais également des souvenirs des gens. « Je me souviens quand on chantait cet hymne », quand ils étaient à tel ou tel endroit. Je pense que nous rendons un très mauvais service aux gens quand nous disons : « Tout cela n’a plus d’importance, nous sommes tous passés à autre chose. » C’est peut-être le cas, mais nous n’avons pas à rejeter ces choses comme n’ayant pas été valables et significatives, car elles le sont, et elles l’ont été.

RD : Merci, Craig, d’avoir partagé vos réflexions.


1. Philippiens 4.11

2. Jean 4.35

Photos offertes par Craig Burton. Photo de la page d’accueil : Craig et Wendy Burton. Haut de la page : Craig Burton en train de parler. Milieu de la page : Craig Burton lors de la cérémonie d’installation de Rich Janes, président du Master’s College and Seminary.

Cet article est paru dans le numéro d'octobre/novembre/décembre 2
022 de testimony/Ressources, une publication trimestrielle des Assemblées de la Pentecôte du Canada. La revue Ressources est publiée en français seulement. © 2022 Les Assemblées de la Pentecôte du Canada.

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